Strasbourg, de notre correspondant.
On savait la vie politique strasbourgeoise houleuse, voilà maintenant qu'elle se judiciarise. Marie-Françoise Janot, conseillère d'opposition socialiste, a récemment déposé une plainte contre X pour «faux dans le cadre de la production d'un document public». Est visé l'enregistrement sonore de la séance du conseil municipal du 12 septembre, suspecté de ne pas retranscrire fidèlement les propos de la maire (UMP) Fabienne Keller. La police judiciaire enquête et a déjà entendu deux fonctionnaires chargés du secrétariat des assemblées. Investigations préliminaires avant que le procureur de la République ne décide de la suite à donner à l'accusation. Partie comme elle est partie, l'affaire risque de faire mal. Toute la question est de savoir à qui.
Ce 12 septembre, un vif échange s'engage entre Fabienne Keller et Marie-Françoise Janot. Le débat porte sur la fermeture d'un supermarché du quartier dit sensible de Hautepierre, la chaîne commerciale invoquant «l'insécurité croissante». Marie-Françoise Janot attaque, Fabienne Keller riposte. Que dit cette dernière ? Sa «honte de siéger dans le même hémicycle» que la première, selon l'opposition, unanime, et qui en veut pour preuve le compte rendu livré le lendemain par la presse régionale. «Toute l'assemblée a entendu ces mots. Sauf à imaginer une hallucination collective, les choses sont claires. Je maintiendrai que c'est ce que j'ai entendu, sinon je quitte la vie politique», dit le sénateur et anci