Des réunions tous les jours, mais une campagne atone. Un congrès baptisé «du projet», mais des querelles de présidentiables quasi quotidiennes : le vote des militants socialistes aujourd'hui va marquer la fin d'une campagne interne étonnante, avant un congrès du Mans (du 18 au 20 novembre) pourtant crucial à moins de deux ans de la présidentielle. Tour d'horizon des enjeux pour les trois grandes motions, les deux «petites» celle des pourfendeurs de la société de croissance d'Utopia et celle du social-libéral Jean-Marie Bockel étant promises au rôle de figuration.
«Réussir à gauche»
Hollande joue gros
Affaibli par le non à la Constitution européenne, François Hollande remet son mandat en jeu. Le premier secrétaire joue gros puisqu'il a d'ores et déjà annoncé que si son texte n'obtenait pas la majorité, il ne se livrerait pas au Mans à des combinaisons arithmétiques pour conserver son poste. En septembre, il a commis l'erreur de crier victoire trop tôt. Et pris le risque de démobiliser ses troupes. C'est la principale inquiétude de la direction : «Avec 100 000 votants, nous pouvons obtenir 55 %. S'ils ne sont que 90 000 à se déplacer, nous serons plus proches de 50 %», confie un «compteur» de l'actuelle majorité. La compétition en son sein entre présidentiables (Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal, voire Lionel Jospin) n'a sans doute pas contribué à dynamiser les troupes. Hollande devrait pouvoir compter sur le poids toujours déterminant des grandes fédérations,