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Libération
Analyse

Fabius le dissident sanctionné par la base

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Depuis le congrès fratricide de Rennes, les militants misent sur la stabilité au sein du parti.
publié le 10 novembre 2005 à 4h29

La liturgie des grand-messes socialistes est devenue immuable. Elle date des lendemains du funeste congrès de Rennes de 1990, synonyme dans l'imaginaire socialiste de querelles fratricides suicidaires et de chaos interne. Depuis, le militant communie régulièrement autour de deux rites : il aime l'ordre et n'apprécie guère Fabius. Le traumatisme du 21 avril 2002 a renforcé sa propension à vouloir consolider la stabilité de la gauche. Et l'indiscipline de ceux qui se sont affranchis de la large victoire du oui lors du référendum interne de fin 2004 pour faire campagne contre la Constitution européenne a achevé de conforter sa vocation de maître d'école. Résultat, comme l'espérait Hollande, le vote de la base a pris hier l'aspect d'une sanction disciplinaire à l'encontre de son ex-numéro 2. Quasi pavlovien tant il est désormais inscrit dans les gènes de l'adhérent, le «réflexe TSF» («Tout sauf Fabius») a fait le reste. Il a suffi que l'ancien ministre de l'Economie avoue son dessein de renverser la direction avec ses alliés du NPS pour voir sa cote chuter dans le parti. Du «social-libéralisme» au «néogauchisme» antieuropéen, en passant par une séquence «people» au rythme de la Star Ac, les multiples métamorphoses de Fabius ont même attisé le procès en insincérité que lui fait une partie de la gauche. L'ex-Premier ministre va sans doute se draper dans une posture mitterrandienne toute d'indifférence et d'obstination. Mais il pourrait aussi se demander s'il n'a pas intérêt à ne p