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Libération
Interview

Larbi Benboudaou : «Il faut arrêter de trier les gens»

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Banlieues. Enquête. Larbi Benboudaoud, vice-champion olympique de judo:
publié le 12 novembre 2005 à 4h32

Larbi Benboudaoud, 31 ans, d'origine kabyle, est champion du monde et vice-champion olympique de judo. Il vit aujourd'hui près de l'Institut national du sport et de l'éducation physique, où il occupe le poste d'entraîneur, à Paris. Pas une semaine ne passe sans qu'il rende visite à sa famille à Dugny, la commune de Seine-Saint-Denis où il a été élevé. Celle où il a commencé à pratiquer le judo. Larbi Benboudaoud, qui était obligé à une époque de laisser traîner sur la plage arrière de sa voiture une photo de lui en kimono de l'équipe de France pour que les contrôles de police se passent bien, n'est pas surpris par l'ampleur des derniers événements qui frappent les banlieues. «On connaît depuis longtemps le malaise des banlieues. Certains le découvrent aujourd'hui ? Le problème c'est que ces jeunes n'ont pas de revendications, dit-il. Ils cassent les voitures de leurs voisins qui ne pourront plus aller bosser. Ils brûlent les écoles de leurs petits frères aussi.» Est-ce que c'est un appel au secours ? Benboudaoud n'en sait rien, en revanche il est persuadé qu'il s'agit d'une minorité. «Tout le monde a été laissé à l'abandon pendant si longtemps, à vivre dans la discrimination, rappelle-t-il. Dans ces endroits-là, pour s'en sortir, il ne faut jamais baisser les bras. Sans pour autant aller jusque-là.» Car selon lui ces incidents vont finir par desservir les jeunes.

L'école n'y est pas pour rien non plus. Les diplômés se retrouvent aussi à la rue. «Quand les gamins voient que de