Les montures sont plus fines que dans les années 70, mais toujours aussi carrées. Lundi soir, pour la première fois depuis qu'il est devenu président il y a dix ans, Jacques Chirac s'est adressé aux Français ­ seul, face à la caméra ­ chaussé de lunettes. Une conséquence de son accident vasculaire cérébral (AVC) de septembre ? Pour lire les textes qui défilent devant lui sur un prompteur, les lentilles qu'il porte habituellement lui avaient jusqu'à présent suffi. Il met en revanche fréquemment ses lunettes lors de ses déplacements ou lorsqu'il fait face à plusieurs interlocuteurs. Mais lundi soir, le chef de l'Etat a surpris ses collaborateurs en leur expliquant que, pour des raisons de «confort», il lirait son intervention avec des lunettes.

Ce détail peut paraître insignifiant. Mais chez un homme à la communication aussi maîtrisée, il ne l'est pas. C'est sa fille Claude qui a fait retirer ses lunettes à Jacques Chirac au milieu des années 80 : elle a souhaité relooker son père, qui s'est mis à déambuler en jeans dans les magazines de jeunes. Il fallait casser l'image sévère et trop techno que lui donnaient de telles montures. La réapparition de ces lunettes va immanquablement relancer les rumeurs sur l'état de santé du Président. Il faut alors croire que ce dernier n'avait d'autre choix que de les porter.

Spécialiste des yeux à l'hôpital Saint-Louis, le docteur Sylvie Deplus assure qu'il n'y a «aucun lien entre un accident vasculaire et le port de lentilles». Mais elle ajout