Une minute de silence, et trois mois de rab pour Nicolas Sarkozy à la tête du conseil général des Hauts-de-Seine. Lundi, en ouverture de la séance de l'assemblée départementale, le ministre a rendu hommage à Jean Cailloneau, conseiller général (UDF) décédé le 11 novembre. «Un événement providentiel», reconnaît un élu de la majorité, puisqu'il permet à Nicolas Sarkozy de rester en fonction trois de mois de plus, alors que Jacques Chirac le presse de quitter son fauteuil au nom d'une règle (non écrite) interdisant aux ministres de garder la présidence d'un exécutif local. La loi stipule en effet qu'une assemblée incomplète ne peut élire un nouveau président.
Le préfet, sous la tutelle... du ministre de l'Intérieur, a désormais trois mois pour convoquer une élection partielle dans le canton de Sèvres. «Trois mois, sans compter les recours...», glisse Patrick Devedjian, vice-président (UMP) du conseil général. L'objectif de Sarkozy consiste à faire traîner les choses, comme il l'avait déjà fait lors d'une partielle, fin septembre. Une tactique que son prédécesseur, Charles Pasqua, avait utilisée en son temps. Ensuite, promis juré, Sarkozy cédera sa place. «Une fois les recours épuisés, je me mettrai en conformité avec la règle», avait-il déclaré le 27 octobre, alors que Dominique de Villepin venait de lui rappeler la règle du non-cumul.
Mais on peut douter de la volonté du ministre d'Etat. «Nicolas peut garder la présidence au moins jusqu'à ce qu'il entre en campagne présidentiell