Rien n'y a fait. Ni les violences dans les banlieues déshéritées, ni les réticences d'une partie de la droite. La majorité parlementaire a continué hier à faire des cadeaux fiscaux aux plus favorisés. Juste avant le vote par les seuls députés UMP du «bouclier fiscal» qui plafonne les impôts à 60 % des revenus et sera applicable en 2007 (année présidentielle), la Commission des finances de l'Assemblée nationale a adopté plusieurs dispositions allant dans ce sens.
Clément. Ainsi a-t-elle voté un amendement qui écarte les emplois familiaux du dispositif de plafonnement des niches fiscales, voulu par le gouvernement. En lançant cette réforme le 1er septembre, Dominique de Villepin ne pouvait supprimer d'un coup les quelque 250 niches qui permettent aux plus aisés de fortement réduire leurs impôts. Aussi, le Premier ministre avait-il souhaité les plafonner à 8 000 euros, plus 750 par personne à charge. Un seuil plutôt clément puisque 10 000 foyers fiscaux (sur 34 millions) en bénéficieraient. Les emplois familiaux y échapperont donc. Et ce n'est pas tout : une série d'autres niches, tels les investissements touristiques en zone de revitalisation rurale, le dispositif Malraux (concernant la restauration des bâtiments historiques) ou les investissements en outre-mer, ont aussi été sortis du système de plafonnement. L'article du projet de loi qui réduisait les niches à 17 «est mort, tué en plein vol», a regretté l'UDF Charles de Courson.
Est-ce pour tenter de faire contrepoids que la