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Libération

Sarkozy, à droite dans ses bottes.

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Conforté par des sondages, il poursuit sa dérive droitière et prône une politique de rupture.
publié le 21 novembre 2005 à 4h39

La droite lui va si bien. Conforté par une série de sondages laissant supposer qu'il est le principal bénéficiaire, au plan politique, de la crise des banlieues, Nicolas Sarkozy a choisi de maintenir le cap de la fermeté. Avec toujours les mêmes mots pour stigmatiser ceux qu'il appelle «voyous», «barbares, assassins ou, dans le meilleur des cas, délinquants». «Et franchement, a-t-il lancé samedi matin face à 2 500 nouveaux adhérents de l'UMP reçus à Paris, si j'ai un reproche à me faire, c'est d'avoir employé le terme de racaille, bien trop faible compte tenu du pedigree judiciaire de certains individus arrêtés au cours des émeutes. C'est la loi de la République et pas la loi des bandes qui a triomphé», s'est-il exclamé.

On l'aura compris, Nicolas Sarkozy pavoise. Mieux, il est persuadé d'avoir retrouvé, grâce aux banlieues, la baraka qui le fuyait depuis l'été. Il veut faire de son langage de vérité une marque de fabrique destinée à en finir «avec ce vocabulaire aseptisé qui n'a qu'un seul but : masquer la vérité aux Français». Et, contrairement aux présidentiables qui imaginent que la France se gagne au centre, lui rejette ce «consensus factice qui permet de noyer les problèmes».

Convaincu aussi d'avoir marqué des points décisifs «en étant en phase avec le pays réel», comme il dit, il entend profiter de la séquence actuelle pour remettre sur le tapis tous ses sujets de prédilection : l'immigration choisie, la discrimination positive, le modèle social français en panne et, pl