Marseille de notre correspondant
Alors qu'un syndicaliste FO estimait sortir «gagnant-gagnant» du conflit de la Régie des transports de Marseille (gagnant pour les salariés et pour la direction), il se pourrait bien que les 46 jours de grève se soldent par un bilan «perdant-perdant». Avec, dans la liste des victimes, le maire Jean-Claude Gaudin, qui n'a su ni prévenir, ni résoudre le conflit. Au final, le vice-président de l'UMP a certes gagné : malgré le blocage des transports, il n'a pas cédé aux grévistes, qui réclamaient le retrait de la DSP (délégation de service public) pour la gestion du futur tramway. Mais la victoire pourrait lui revenir à la figure tel un boomerang.
D'abord, il y a un trou de 5 millions d'euros pour la RTM, auquel s'ajoute un manque à gagner pour les commerçants, chiffré à plus de 50 millions d'euros. Il y a aussi la grogne des Marseillais, privés de transports mais pas d'une augmentation carabinée de la taxe d'habitation. Surtout, le conflit laisse l'image de deux intransigeances, celle des syndicats et celle de la mairie.
Le député marseillais UMP Guy Teissier l'a fait remarquer dès jeudi, quand la grève s'est achevée : «Le dialogue social doit se moderniser», a-t-il affirmé, appelant le maire à organiser une table ronde afin que les Marseillais ne soient plus «les otages systématiques des luttes entre syndicats et autorités publiques». Tâcle en douceur venu de sa propre équipe : Teissier prône le dialogue là où Gaudin s'est évertué, pendant 46 jour