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Interview

Henri Emmanuelli : «Le nouveau Mitterrand n'est pas arrivé»

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Gauche. Henri Emmanuelli, député des Landes, chargé d'organiser des états généraux de la gauche:
publié le 28 novembre 2005 à 4h40

Ancien premier secrétaire du PS, Henri Emmanuelli est désormais chargé de conduire des états généraux du projet. Il plaide pour une «orientation claire» du PS puis un «compromis global» avec la gauche.

Quelle est votre ambition et votre calendrier ?

Le calendrier est dicté par les contraintes de la date d'adoption du projet qui se situe fin mai. C'est un temps court. L'ambition, c'est de réduire la distance inquiétante et dangereuse qui s'est creusée entre l'opinion et la politique. C'est de trouver de nouvelles formes de participation de notre électorat à l'élaboration du projet politique auquel il aspire, sans tomber dans la démagogie des simples «consultations». Pour y parvenir, il faut un projet qui dégage de vraies priorités politiquement marquantes, au bénéfice d'une orientation claire, plutôt qu'un catalogue électoral. Et jouer franc jeu sur ces priorités !

Partisan du non le 29 mai, votre nomination a-t-elle pour objectif de dépasser le clivage européen au sein de la gauche ?

Oui, c'est l'objectif qui a justifié la synthèse. Ne pas donner un signe clair à l'électorat du non, c'était prendre de gros risques avec la présidentielle. Ceux qui se référent à 1981 pour dire que ce rassemblement n'était pas nécessaire oublient qu'entre 1979 et 1981 il n'y a pas eu une telle déchirure dans l'électorat de gauche. Et qu'à la différence du beaujolais le nouveau Mitterrand n'est pas encore arrivé ! Nous devons recréer une dynamique de dépassement par rapport à un vote dont le contenu politique est profond. Ce qui impliquait qu'on le prenne en compte.

Le PCF a mis en place des Forums de l'alternative, les Verts préparent leur projet, vous initiez vos états généraux : tout cela ne fait-il pas un peu désordre ?

S'il n'y avait qu'un seul projet, on nous parlerait d'hégémonie ! Et que je sache, la droite n'est p