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Libération

Dans la lutte antiterroriste, les socialistes préfèrent se taire.

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Le projet de loi a été voté hier à l'Assemblée. Abstention des députés PS.
publié le 30 novembre 2005 à 4h43

Pas la moindre trompe en vue. Les éléphants socialistes ont brillé par leur absence, hier après-midi à l'Assemblée nationale, lors du vote sur le projet de loi Sarkozy visant à renforcer la lutte antiterroriste (lire ci-contre). Le texte a été adopté à une large majorité de députés : 373 voix pour, 27 contre, parmi lesquelles 3 suffrages socialistes seulement, ceux de Mmes Paulette Guinchard-Kunstler, Chantal Rodrigo et... Ségolène Royal.

Embarras. La plupart des autres socialistes se sont abstenus, suivant une consigne du groupe établie le matin même. D'autres n'ont pas pris part au vote, comme l'avocat Arnaud Montebourg ou l'ex-garde des Sceaux Marylise Lebranchu qui, avant le scrutin, avouait «être mal dans cette histoire, parce qu'on légifère dans le vide. Sans faire le bilan des dispositions précédentes».

Comme l'ont récemment montré les débats sur l'instauration de l'«état d'urgence», les socialistes sont gênés aux entournures dès lors qu'il s'agit de sécurité. Comme le reconnaît le député Jacques Floch, rapporteur du groupe PS sur le projet de loi antiterroriste, ils cherchent un équilibre entre «les besoins de sécurité et les exigences de liberté». Le débat au sein du groupe a reflété cet embarras qui transcende les clivages habituels entre socialistes. Deux députés ont plaidé contre le projet de loi : Jean-Yves Le Bouillonnec (Val-de-Marne) et Philippe Martin (Gers). L'un comme l'autre ont estimé que le texte comportait des «dispositions liberticides». Martin a ajouté