Escarmouche matinale à Matignon. Le petit-déjeuner des mammouths de l'UMP a été le théâtre d'une nouvelle prise de bec entre Jean-Louis Debré, gardien du temple chiraquien, et Nicolas Sarkozy, son principal contempteur. Le litige du jour portait sur l'organisation des primaires au sein de l'UMP. Les tartines à peine beurrées, Nicolas Sarkozy s'est plaint à la cantonade : «Jean-Louis m'attaque !» L'interpellé a d'abord fait son naïf : «Moi, je t'attaque ?»
Lundi, le président de l'Assemblée nationale, prêt à se ranger derrière une candidature Villepin, avait publiquement redit tout le mal qu'il pensait de l'organisation de primaires pour désigner le champion de l'UMP pour la présidentielle de 2007. «Je suis frappé qu'à travers cette affaire des primaires on s'écarte progressivement des principes mêmes de la Ve République», avait-il lancé sur France Inter. Avant d'ajouter : «Progressivement, on s'écarte des principes du gaullisme. On est en train de revenir à un fonctionnement des institutions qui ressemble plus à celui de la IVe République qu'à celui de la Ve.»
Hier matin, Debré a remis cela. Ajoutant, selon plusieurs sources, deux arguments. L'un pour faire remarquer à Sarkozy qu'il ne peut «revendiquer une certaine liberté de parole et la refuser à d'autres». L'autre pour reprocher au président de l'UMP de ne pas tenir ses troupes. En l'espèce, Debré visait son conseiller, François Fillon, qui «critique sans cesse l'action gouvernementale» et a dit récemment tout le mal qu'il