Barre à droite. La course à l'échalote entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy reprend de plus belle. En matière d'immigration aussi le Premier ministre n'entend pas laisser le terrain de la répression à son rival. Il a tiré les leçons des violences urbaines et compris, sondages à l'appui, que l'opinion publique avait apprécié la fermeté. S'il veut être candidat en 2007 et convaincre les parlementaires UMP qu'il est le plus apte à faire gagner son camp, Villepin devra emporter la primaire qui se jouera à droite avec Sarkozy.
Hier, il a donc tapé fort, n'hésitant pas à aborder le sujet douteux de la polygamie, sur lequel de nombreux députés UMP s'étaient jetés lors des émeutes urbaines. Alors que la plupart des émeutiers sont français, la crise des banlieues a fait ressurgir le débat sur l'immigration. Jacques Chirac lui-même dans son intervention du 14 novembre s'en était pris à l'immigration clandestine. Selon un sondage CSA (1) publié par le Parisien dimanche, une majorité de personnes interrogées réclame un renforcement de son contrôle.
La réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (Cici) mis en place sous Raffarin tombait à pic pour permettre à Villepin de dégainer son arsenal. Il avait pourtant ces derniers mois freiné les velléités de Sarkozy sur ce sujet, jugeant qu'il n'y avait pas d'urgence à légiférer à nouveau. En annonçant qu'il présidera à nouveau le Cici en février, le Premier ministre signifie qu'il prétend garder la main sur une des