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Libération
Critique

«Engrenages» mécanique

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Canal + inaugure avec bonheur une nouvelle fiction à la française.
publié le 3 décembre 2005 à 4h47

Canal + serait-elle en passe de réussir ce que l'on attendait d'elle depuis des années: produire de la fiction de haut vol ? Comme HBO, sa grande soeur new-yorkaise qui bouscula la télévision américaine à coups d'Oz, Sopranos ou Sex and the City, la chaîne cryptée, sous l'égide de Fabrice de La Patellière, son directeur de la fiction française, fait désormais figure de vivier créatif. Outre les téléfilms «unitaires» consacrés aux moments troubles de l'histoire contemporaine (le plus récent, SAC: des hommes dans l'ombre, a été diffusé mardi), voilà que, par le biais de cet Engrenages diffusé dans dix jours, les séries pointent aussi le bout de leur nez. Un peu sale, le nez. Car il ne s'agit pas, comme chez la majorité des diffuseurs hertziens du pays, de faire du social, du fédérateur, du joli, du consensuel. Ici, dans les allées de la justice et du crime, se rencontrent bassesse et lâcheté, crimes et châtiments. Engrenages nous montre comment les illusions d'un jeune substitut parisien, Pierre Clément, se délitent au fil des morts, des compromissions, des trahisons. Autour de lui s'organisent la vie et les enquêtes d'un juge d'instruction, d'une avocate, d'une jeune flic et de ses deux adjoints, qui ont maille à partir avec une bande de sourds-muets, un bébé découpé en morceaux, un homme politique tordu, une institutrice un peu dérangée, etc. Série chorale, donc, créée par Alexandra Clert, développée par Guy-Patrick Sainderichin avec l'aide de Laurence Diaz, produite par Son