La présidentielle à droite commence véritablement demain soir. Dans les locaux de l'UMP, rue de la Boétie à Paris, se tiendra un bureau politique décisif que les sarkozystes préparent depuis des mois dans les moindres détails. Au menu, une réforme des statuts du parti destinée à permettre aux militants de choisir eux-mêmes leur candidat à l'élection présidentielle. «De ce coup-là découle toute la séquence politique jusqu'en 2007», reconnaît un haut dirigeant de la formation.
Un homme, une voix : ce principe va comme un gant à Nicolas Sarkozy. Fort des quelque 200 000 adhérents acquis dans leur grande majorité à sa cause, il souhaite les faire voter (à l'occasion d'un congrès prévu en janvier 2007) pour le candidat auquel l'UMP apportera très officiellement son «soutien». En face, les chiraquiens connaissent trop bien l'arithmétique et les rapports de force au sein du parti. Ils rejettent donc l'idée même de primaires.
Pour la combattre, ils agitent, comme Jean-Louis Debré ou Michèle Alliot-Marie, l'esprit des institutions de la Ve République qui place la présidentielle au-dessus des «basses contingences» des partis. Candidat virtuel mais trop faible pour passer sous les fourches caudines des militants UMP, Dominique de Villepin a été très clair jeudi lors de sa conférence de presse : «Compte tenu de mon engagement et de ma conviction gaullistes, l'élection présidentielle c'est la rencontre entre un homme et un peuple. Je souhaite que cette rencontre soit préservée en ce qui co