Arlette Laguiller se prépare à la der des ders. La porte-parole de Lutte ouvrière, 66 ans, a annoncé hier qu'après la présidentielle de 2007 elle pourrait se retirer définitivement de la course à l'Elysée, où elle concourt sans interruption depuis 1974. Soit cinq élections. Une succession évoquée ouvertement lors du congrès de l'organisation trotskiste, ce week-end en région parisienne. Une première. «Il y a eu une discussion sur la succession éventuelle. Etant donné qu'il est apparu que j'étais la meilleure candidate, j'ai été désignée. Il n'y avait pas d'autre candidature», relate Arlette Laguiller, pour qui «il y a tout un vivier de jeunes femmes à LO qui peuvent jouer ce rôle». Pour mieux le montrer, la retraitée du Crédit Lyonnais était entourée de Farida Megdoud, enseignante à Orléans, et de Valérie Hamon, conductrice de train à Rennes. Arlette Laguiller a également cité une jeune militante de Marseille, Isabelle Bonnet, parmi les possibles prétendantes à sa succession.
Surprise. LO n'a donc pas attendu le congrès de la LCR chargé de désigner en janvier son candidat à la présidentielle, ni la décision du PCF pour se lancer dans la bataille. Et encore moins l'issue des tractations entre les tenants du non de gauche sur une hypothétique candidature unique. Lors du référendum sur le traité européen, LO s'était déjà refusée à mélanger les torchons et les serviettes en s'alliant aux autres tenants du non. La formation avait alors mené une campagne discrète contre le traité.