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Interview

Patrick Devedjian «La détention doit se décider en public»

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Patrick Devedjian revient sur le fiasco judiciaire, alors que les acquittés d'Outreau sont reçus à Matignon :
publié le 7 décembre 2005 à 4h50

Hier, Dominique de Villepin, Premier ministre, et Pascal Clément, garde des Sceaux, ont reçu à Matignon les treize acquittés de l'affaire d'Outreau, scène symbolique pour clôturer une des plus spectaculaires erreurs judiciaires. «Sans vouloir nous vanter, une histoire comme la nôtre, je n'en ai jamais entendu parler», a dit David Brunet, 32 ans, un des sept acquittés de la première vague, en 2004, à Saint-Omer. Franck Lavier, blanchi la semaine dernière à Paris, a raconté ses trois ans de prison, à dix-huit en cellule. Certains ont cru voir Villepin pleurer, ou «en tout cas, pas loin», selon Pierre Martel. Paradoxalement, cette catastrophe a suscité des vocations chez ses victimes : Alain Marécaux, huissier, veut devenir magistrat ; Roselyne Godard, boulangère, et Karine Duchochois, assistante de direction, pensent à la robe d'avocat. A partir d'aujourd'hui, une commission parlementaire devrait décortiquer comment le dossier a dérapé.

Retour sur le dossier avec Patrick Devedjian, avocat et député-maire (Ump) d'Antony, ex-ministre et spécialiste des questions de justice.

Que pensez-vous des excuses successives faites, au plus haut niveau de l'Etat, aux innocentés d'Outreau ?

Ce n'est pas une mauvaise chose, après tout, mais si, à chaque erreur judiciaire, le président de la République, le Premier ministre, le garde des Sceaux, le procureur de la République se mettent à demander pardon à tous les acquittés, cela va occuper une bonne partie de leur emploi du temps ! L'essentiel serait quand même de faire en sorte qu'il y ait moins d'erreurs judiciaires et que la mise en détention pro