Il a l'air satisfait d'un gamin qui a bravé un interdit. Il reconnaît que cela ne change rien, mais il s'est fait plaisir. Il est 19 heures passées, hier soir, Jean-Luc Warsmann, député UMP des Ardennes, sort de l'hémicycle rose de bonheur. En un peu plus de cinq minutes, le vice-président de l'Assemblée vient de dire son opposition au Sénat, non au gouvernement, tout en se faisant applaudir par la petite dizaine de ses collègues UMP présents lors de l'examen du projet de loi qui vise à modifier le calendrier électoral. Et notamment à offrir aux sénateurs une année de mandat de rab.
Le groupe UMP réticent ayant été ramené à la raison majoritaire, le texte a été adopté tard dans la soirée d'hier. L'UDF a voté pour, le PS et le PCF contre.
Certains députés UMP ont cependant indiqué avoir voté contre, tels Louis Giscard d'Estaing, Gilles Bourdouleix ou Jean-Luc Warsmann.
Bonaparte. Depuis le début de la législature, ce dernier est un cas quasi unique. D'ordinaire, le député UMP vote ce que le gouvernement lui demande de voter. Même si, parfois, il tousse. L'Ardennais, lui, ose envoyer promener les habituelles consignes du groupe majoritaire.
Affirmant sa «totale opposition» avec le fait que les sénateurs «s'autoprolongent» leur mandat d'un an, le faisant passer à dix ans pour «83 % d'entre eux» et à sept ans «pour les 17 %» restants, l'ex-directeur de mutuelle d'assurances a dénoncé une «pratique contraire à tous principes républicains». Une seule fois, à l'en croire, un élu s'est