Et Jean-Pierre Chevènement verse une larme. Pas celle d'un crocodile. Ni même celle d'un éléphant, cofondateur du Parti socialiste. Mais un vrai chagrin d'homme d'Etat, tout en retenue, empreint d'une nostalgie des années Mitterrand comme de son propre passé. C'était mardi soir à la Sorbonne. L'institut François-Mitterrand avait eu la bonne idée de convier l'ex-ministre de l'Intérieur à revisiter ses années passées aux côtés du chef de l'Etat défunt. De la fondation du Parti socialiste à Epinay en 1971 jusqu'à la mort du «Vieux», début 1996.
Logo. Dans une salle mitoyenne de la chapelle de la Sorbonne, l'assistance est recueillie. Elle a le même âge au moins que l'orateur. Pierre Bergé, président de l'institut François-Mitterrand, est installé au premier rang. Non loin de lui, Régis Debray. Et en gardien du temple, discret tout près de la porte d'entrée, Hubert Védrine. Dans un décor de bois et de marbre, Chevènement se plie de bonne grâce aux interrogations de Laure Adler. L'ancienne patronne de France Culture est venue avec des archives sonores. La voix de Mitterrand habite l'espace. Celle du maire de Belfort lui fait écho.
Il est 22 heures et l'exercice touche à sa fin. Le miraculé de la République a refait l'histoire des années 80, le fameux tournant de la rigueur. Il n'a même pas eu le loisir de dire tout le mal qu'il pense de la deuxième gauche, celle incarnée par Rocard. En revanche, il n'a pas manqué de faire savoir que c'est son courant le Ceres qui est l'inve