Bordeaux, de notre correspondant.
Qui a dit «contre-pouvoir» ? Au printemps 2004, les présidents de régions PS, tout à la joie de leur victoire (24 présidents sur 26 régions), espéraient incarner une alternative au gouvernement. Réunis hier et aujourd'hui à Bordeaux pour le premier congrès de l'association des régions de France (ARF), ils ont dû faire part de leur désarroi. Douchés par le gouvernement et par leur manque de ressources.
Pour Ségolène Royal, après son élection à la présidence de la région Poitou-Charentes, c'était pourtant clair : «Nous pouvons en région réparer des désordres nationaux et combler le déficit d'humanité dont la France souffre. La France des régions, ça commence aujourd'hui.» Hier, la porte-parole de l'ARF n'était pas présente, empêchée au dernier moment par une rage de dents. Un forfait bien involontaire mais fortement symbolique : sans voix, les présidents de région l'ont été toute l'année. Et beaucoup de contribuables n'ont retenu que la hausse des impôts à leur actif. «Alors que cette hausse est toute relative, estime Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées. Elle ne concerne que les propriétaires, et par exemple, chez moi, elle s'élève en moyenne à 12 euros.»
Hier, les socialistes étaient en famille. Les élus régionaux UDF avaient boudé la réunion de peur d'assister à un meeting socialiste, le président corse, Camille de Rocca Serra, n'avait pas fait le déplacement et Adrien Zeller, président UMP de la région Alsace, n'est arrivé qu'à