Avignon, envoyé spécial.
C'est le mariage du jour, salle des fêtes de la mairie à Avignon : après trente-trois ans dans les bras de Le Pen, Jacques Bompard, maire d'Orange (Vaucluse), convole avec le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers. Il signe, tout sourire, son bulletin d'adhésion, hier soir. Dans la rue, quelques dizaines de manifestants n'apprécient guère : «Fachos, aristos, à bas la France d'en haut ! C'est pas les étrangers, c'est pas les immigrés qu'il faut virer, c'est Bompard et de Villiers !»
Le vicomte n'est pas là, mais Bompard, bombardé président d'une fédération MPF de Vaucluse à construire, est radieux : «En gardant mes idées, je trouve une nouvelle famille de combat.» Plus présentable, à ses yeux, qu'un FN qui l'a exclu en septembre, même si les thèmes sont identiques obsession de l'immigration en tête, comme le proclame une affiche «Non à l'Europe turque !». Surtout, soupire Bompard, «il n'y a pas ces luttes intestines constantes qui polluent le FN», un parti qui «ne veut pas gagner»: «Au Front, on fait tout pour perdre. Le FN considère que c'est Le Pen qui fait les voix. Les militants ont une seule fonction : l'adorer le plus possible en se couchant par terre. Au MPF, j'aurai un président qui ne passera pas son temps en déclarations farfelues ou oiseuses qui font fuir les électeurs.»
Monocoque. A ses côtés, devant 300 à 400 militants, Guillaume Peltier, numéro 2 du MPF et lui-même ancien du FN puis du MNR de Bruno Mégret, fixe le nouveau