Comment revenir en arrière sans fâcher les députés UMP ? C'est le casse-tête que s'efforce de résoudre le gouvernement face à la polémique sur le «rôle positif» de la colonisation, inscrit dans un article de la loi du 23 février 2005. En accord avec l'Elysée, Dominique de Villepin a expliqué hier matin que «ce n'est pas au Parlement d'écrire l'Histoire [...] Il y a des souffrances qu'il faut prendre en compte, qu'il faut écouter. Il y a des mots qui peuvent blesser, il y a une histoire dont il faut se souvenir». Il faut «que des gestes soient faits qui permettent véritablement d'avancer tous ensemble», a-t-il ajouté sur France Inter, sans toutefois se prononcer sur une éventuelle abrogation de l'article de loi incriminé. Le Premier ministre préfère chercher une issue législative plus discrète que le vote d'une nouvelle loi, qui reviendrait à déjuger les parlementaires UMP. Engagé dans sa concurrence présidentielle avec Nicolas Sarkozy, il n'entend pas se mettre à dos le groupe UMP.
Après que l'article 4 eut été voté par l'Assemblée nationale et le Sénat, la majorité s'était opposée fin novembre à une proposition de loi PS visant à l'abroger. Cette disposition a provoqué un tollé chez les historiens et une grande colère en Algérie comme dans les Antilles où s'est constitué un collectif pour l'abrogation de «la loi de la honte». Et, boycotté par Aimé Césaire, figure emblématique de la Martinique et de la négritude, Sarkozy a dû annuler son déplacement aux Antilles.
Couleuvre. L'