Interpellé la semaine dernière par une cinquantaine de lecteurs du Parisien sur la crise des banlieues et ses conséquences, le chef de l'Etat a illico flairé la bonne opération de communication. Il a tenu à répondre afin de recoller les morceaux avec les Français et faire oublier l'émission télévisée d'avant le référendum où il était apparu singulièrement déphasé face aux jeunes Français. Mais, cette fois, Jacques Chirac n'a pas voulu commettre l'erreur du «direct». Il a laissé à son cabinet le soin de répondre aux cinquante personnes. Le chef de l'Etat s'est contenté de les recevoir dimanche à l'Elysée pour poser en photo parmi elles, et de discuter de manière informelle.
Pour autant, le résultat de la causerie présidentielle n'est pas totalement aseptisé. Et les claquements de bec et réponses cinglantes à Nicolas Sarkozy, qu'il ne supporte définitivement pas, sont omniprésents. Ainsi, Jacques Chirac a peu apprécié les termes de «racailles» et de «voyous» : «En politique, le choix des mots est évidemment essentiel. Je l'ai dit en France, tous les citoyens sont les filles et fils de la République [...] Et quand une personne commet un délit ou un crime, c'est un délinquant ou c'est un criminel. C'est la loi qui le dit. Ce sont les termes qu'il faut employer. C'est cela la République», affirme-t-il. Et pour compléter la leçon, le Président prévient son meilleur ennemi qui passe son temps à segmenter la société française qu'il n'y a pas de «catégorie de Français. Il n'y a que de