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Libération

Colonies: un député UMP tacle les ministres trop bronzés.

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Chirac, de son côté, propose l'instauration d'une journée du souvenir.
publié le 13 décembre 2005 à 4h56

Jacques Chirac n'en finit pas d'essayer d'éteindre la polémique née de l'initiative du groupe UMP qui a fait voter, en février, une loi louant le «rôle positif» de la «présence française» outre-mer. Après avoir annoncé vendredi la création d'une mission confiée à Jean-Louis Debré, le président de la République se prononce aujourd'hui dans le Parisien pour l'instauration d'une «journée du souvenir» pour les descendants d'esclaves. Rappelant que la France a été «le premier pays au monde, et à ce jour le seul, à reconnaître l'esclavage comme un crime contre l'humanité», le chef de l'Etat admet, dans une réponse aux lecteurs du journal, que la question de l'esclavage est vécue «comme une blessure identitaire» chez «beaucoup de nos compatriotes, notamment d'outre-mer».

«Blessure». Les propos du député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, ne les apaiseront pas. Hier, ce dernier a franchi un cap supplémentaire en affirmant que sans «la colonisation, ni Léon Bertrand ni Azouz Begag ne seraient ministres de la République française». Une réponse à ces deux ministres, guyanais et beur, qui ont réclamé l'abrogation du fameux article 4 de la loi du 23 février 2005. Lionnel Luca s'était déjà illustré la semaine dernière dans Libération en s'étonnant que «ceux qui aux Antilles font toute sorte d'amalgames avec l'esclavage ne crachent pas sur le RMI des anciens colonisateurs !». Souhaitant que la France «arrête de se déchirer sur son passé pour pouvoir relever les défis d'aujourd'hui», il