La dépêche AFP est tombée dans la nuit de mardi à mercredi, à 2 heures. Patrick Devedjian, député UMP et conseiller général des Hauts-de-Seine, venait de faire passer en douce un amendement sur le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif). Ce «cavalier législatif» c'est-à-dire le procédé qui consiste à intégrer une disposition sans rapport avec le texte en débat vise à «étendre la règle de la majorité qualifiée des deux tiers des membres du conseil d'administration du Stif, lorsque la délibération du syndicat aurait pour effet d'augmenter très sensiblement la contribution des membres autres que la région Ile-de-France».
En clair, le président de la région, Jean-Paul Huchon (PS), majoritaire au Stif depuis le 1er juillet en vertu de l'«acte II de la décentralisation», ne pourra plus mener sa politique de transports comme il l'entend. Il devra composer avec les autres membres du Stif, notamment avec le préfet de région, c'est-à-dire l'Etat.
Drôle de décentralisation, donc, que Huchon et les cinq présidents de conseils généraux de gauche (dont Bertrand Delanoë) ont vivement dénoncée, hier, affirmant que «ce sont 12 millions d'usagers quotidiens qui risquent d'être pénalisés si les collectivités ne peuvent décider des améliorations nécessaires de notre système de transports». De leur côté, les Verts ont fustigé cette «reprise en main autoritaire et déguisée» du Stif, qui viserait à «contraindre le Stif décentralisé à ne pas pouvoir appliquer les orientations politiques de