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Libération

Pour Lutte ouvrière, la révolte des banlieues était «stérile»

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Elle serait le fait de «jeunes gens désorientés» dépourvus d'idées politiques.
publié le 16 décembre 2005 à 4h59

La révolte des banlieues ? Du «hooliganisme» pour Lutte ouvrière. Même si le parti d'Arlette Laguiller se garde de coucher le terme noir sur blanc, c'est, en tout cas, le sentiment de la direction du groupuscule. Pour les révolutionnaires purs et durs de LO, le fait de brûler la voiture du prolétaire voisin traduit, à tout le moins, un manque flagrant de conscience de classe. Les dirigeants de la formation trotskiste jugent «stériles» les émeutes dans les quartiers pauvres provoqués par des «jeunes désorientés».

Embryon de révolte. Une analyse des événements fortement discutée lors du dernier congrès de l'organisation trotskiste, il y a trois semaines à Paris. Pour la fraction minoritaire, autorisée depuis 1996, ces événements expriment la révolte, certes aveugle, d'une partie de la jeunesse ouvrière et prolétaire, pas seulement immigrée. Un véritable embryon de révolte, même si elle bouscule les grilles de lecture traditionnelle de la direction du parti. Les minoritaires de LO reprochent également à la direction d'avoir calé leurs positions sur celles des autres partis à la gauche de la gauche, et notamment de la LCR, en se contentant de pointer les responsabilités gouvernementales.

C'est «niet». Dans le texte final approuvé par la majorité des délégués, les majoritaires de LO accusent le gouvernement, responsable par sa politique, du déclenchement de ces manifestations de «jeunes asociaux». «Nous ne reprenons pas ces termes à notre compte, c'est une citation du gouvernement»