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Libération

Bayrou détrône la Ve République

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En raillant le mutisme de Chirac et la mise en retrait de la fonction de Président, il promeut sa version de la VIe.
publié le 17 décembre 2005 à 5h01

François Bayrou passe la VIe. Et, au passage, écrase Jacques Chirac. En concluant vendredi à l'Assemblée nationale les travaux de son parti consacrés à «la rénovation des institutions», le président de l'UDF a dénoncé «les vices de la Ve République» et plaidé en faveur de l'avènement d'une «République nouvelle». L'occasion pour lui de dresser un véritable réquisitoire contre le chef de l'Etat, tentant même de l'opposer à son mentor, père de la Ve République, Charles de Gaulle. «Dans cette Ve République, la concentration artificielle du pouvoir va aujourd'hui de pair avec l'impuissance du pouvoir, estime-t-il. Ce paradoxe que de Gaulle voulait combattre, nous sommes obligés de le constater maintenant.»

Confusion. Le député des Pyrénées-Atlantiques moque aussi un Chirac qui se tient «en retrait, éloigné des défis, dans le silence pendant des mois» et ne s'exprime que «deux fois par an, le 14 Juillet et le 31 décembre», alors que le président des Etats-Unis parle aux Américains «deux fois par jour».

Avant lui, Hervé Morin avait dénoncé «un système de confusion et d'irresponsabilité». Selon le président du groupe UDF à l'Assemblée, cette «concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul homme» conduit à l'instauration «d'une monarchie élective». «Les décisions se prennent à quelques-uns, en petits cercles», a renchéri Marielle de Sarnez, députée européenne et n° 2 de l'UDF, déplorant «une fracture de plus en plus profonde entre le peuple et ses dirigeants».

Ces charges anti-Chir