Au nom de la «cohérence» de la politique gouvernementale, Dominique de Villepin a justifié vendredi la suppression de la taxe «Emmaüs» frappant les distributeurs de produits d'habillement dans le but de financer le recyclage des vêtements (Libération du 16 décembre). A la demande de l'exécutif, cette taxe a été supprimée jeudi par le Parlement réuni en commission mixte paritaire Assemblée-Sénat. D'un montant de 1 à 2 centimes d'euro par vêtement vendu, elle avait été instaurée le 8 novembre sur proposition du député sarkozyste Yves Jego.
Retour. Selon Martin Hirsch, président d'Emmaüs, cette taxe devait permettre de maintenir 3 000 emplois dans les métiers du recyclage, mais également d'en créer 3 000. Malgré un avis défavorable du gouvernement, le texte avait été approuvé à l'unanimité. Depuis, les distributeurs du textile ont dénoncé une mesure qu'ils jugent «très prématurée et mal étudiée» et le gouvernement a mis en demeure les élus de droite de revenir sur leur décision.
«Dissiper les doutes». Les présidents des commissions des Finances de l'Assemblée et du Sénat, Pierre Méhaignerie (UMP) et Jean Arthuis (UDF), ont justifié vendredi le revirement des députés de droite par «les incertitudes entourant le régime de cette taxe, de ses implications pour les filières industrielles concernées ainsi que de sa compatibilité avec le droit communautaire». Pour eux, «l'absence de création d'une taxe spécifique ne doit pas être comprise comme un refus de principe mais au contraire com