Strasbourg, de notre correspondant.
Les départements paient l'ardoise de la décentralisation et elle est très salée. Partout en France, les conseils généraux planchent ces jours-ci sur leurs budgets primitifs. Et, quelle que soit la couleur de l'exécutif, les transferts massifs de compétences de l'Etat vers les collectivités décidés allocation personnalisée d'autonomie (APA) sous Jospin, RMI et «acte II de la décentralisation» sous Raffarin rendent l'exercice particulièrement douloureux. Face à l'insuffisance des compensations financières, il faut trouver de nouvelles ressources pour équilibrer les budgets. L'emprunt et surtout la hausse des taux d'imposition sont les principaux leviers. Illustration dans le Bas-Rhin, dirigé par l'UMP Philippe Richert, et la Meurthe-et-Moselle du PS Michel Dinet.
«Etouffement». «C'est le budget le plus difficile que nous ayons eu à construire», admet Philippe Richert, vice-président du Sénat, à la tête de la collectivité depuis 1998. Selon son calcul, dans le budget 2006 adopté la semaine dernière, le poids de la décentralisation représente 179 millions d'euros de dépenses, dont 92 % pour l'action sociale. Et, quand il s'agit d'évoquer les compensations de l'Etat, Richert le dit et le répète, «le compte n'y est pas !» En 2006, l'écart entre le coût du dispositif RMI-RMA et les dotations prévues s'élève à 22 millions d'euros. Auxquels il faut ajouter 36 millions manquants pour l'APA et 12 autres pour la prestation de compensation du handica