Bordeaux, intérim.
L'actuel maire de Bordeaux, Hugues Martin, a la loyauté joviale : «C'est un grand moment de bonheur de déjeuner avec Alain et Isabelle.» Entendez Monsieur et Madame Juppé. Lundi, le couple flânait le long des quais de la Garonne, fraîchement débarqué du Québec pour les fêtes. Il était, hier midi, à l'hôtel-de-ville pour un grand repas entre amis de la majorité municipale. Au passage, petit détour par les services administratifs, pour une inscription in extremis sur les listes électorales. Condamné le 1er décembre 2004 dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, l'ancien député-maire est en effet à nouveau éligible depuis quinze jours. En tant que Français résidant à l'étranger, le code électoral autorise son inscription, puisque l'une de ses tantes vit actuellement à Bordeaux. Cette formalité accomplie, Alain Juppé peut désormais «faire face à toute éventualité», comme le souligne le premier adjoint (UDF), Didier Cazabonne.
Sibyllins, les commentaires d'Alain Juppé laissent cependant peu de doutes sur ses intentions. «Je suis disponible», s'est plu à souligner l'ancien Premier ministre. Avant de préciser : «Comme je l'ai dit tout à l'heure à l'équipe municipale, c'est à eux de dire ce qu'ils souhaitent. Je suis profondément attaché à ma ville, mais c'est à mes amis de réfléchir. Je ne ferai rien sans eux. Je ne suis pas impatient, nous ferons ça tranquillement.» L'ancien maire confirme qu'il restera avec sa famille au Québec jusqu'en juin 2006 afin d'assurer