Recoller les morceaux de la gauche émiettée au plus vite : c'est l'objectif de François Hollande. Tenter de construire un rapport de forces favorable face aux socialistes dans cette même gauche dispersée : c'est le rêve de Marie-George Buffet. Comme le résume Claude Bartolone, député PS de Seine-Saint-Denis, qui a participé à la rencontre d'hier entre socialistes et communistes au siège du PCF : «Chacun avait besoin de ce rendez-vous tout en conservant sa liberté.»
Pour le patron du PS, «il n'y a pas de temps à perdre» pour s'allier en prévision des échéances de 2007, car «la droite va continuer en 2006 à démolir un certain nombre d'acquis», a-t-il répété hier. Bien sûr, il ne s'agit pas d'imposer «un calendrier contraignant» à ses alliés potentiels. Mais François Hollande a quand même obtenu de réunir «toutes les familles de la gauche» fin janvier. Il avait déjà convaincu les radicaux de gauche et les Verts (Libération du 14 décembre). Le PCF en a accepté le principe hier.
Le périmètre de cette réunion ? Hollande a parlé de tous les partis de gauche, du moins ceux qui «veulent travailler à un programme de gouvernement». Ce qui exclut, de fait, la LCR, Lutte ouvrière bien sûr, et peut-être même les chevènementistes, pour qui le PS entretient une aversion tenace depuis un certain 21 avril 2002. Marie-George Buffet évoque, elle, un rendez-vous ouvert «à toutes les forces de gauche, sans a priori», c'est-à-dire incluant celles qui ont dit non au référendum du 29 mai. «Comme elle