Quelle mouche a donc piqué Thierry Breton ? Le 14 décembre, le ministre de l'Economie écoutait sans broncher Michel Pébereau présenter un rapport équilibré sur la dette publique de la France. Un travail sobre, qui évitait de faire le procès de tel gouvernement, de droite ou de gauche, et présentait une série de mesures pour combattre l'endettement sur les cinq ans à venir. Quelques jours plus tard, le même Breton adressait aux parlementaires UMP un «argumentaire dette publique de la France» qui est un réquisitoire contre la gauche.
Interprétation. Selon la note, l'essentiel de la dette serait dû aux politiques des gouvernements socialistes (300 000 recrutements de fonctionnaires entre 1981 et 2002), et spécialement de Pierre Mauroy (retraite à 60 ans), et de Lionel Jospin (35 heures). Toutefois, les chiffres sont un peu tordus puisqu'on apprend que c'est seulement en 2006 que la dette de la France cessera de croître, alors qu'elle avait baissé entre 1999 et 2000, sous Jospin. Surtout, Breton ignore une des plus importantes recommandations de Pébereau : l'arrêt de la baisse des prélèvements obligatoires, alors que le gouvernement Villepin a déjà fait voter une réforme fiscale pour 2007.
«Zéro valeur.» Sur le fond, Breton ne fait que reprendre des arguments qu'il avait développés, notamment à la tribune de l'Assemblée. Alors, que justifie ce qui ressemble à un «contre rapport» Pébereau ? En fait, il s'agirait plutôt de convaincre... les parlementaires UMP que la lutte contre la