Auch, envoyé spécial.
Pas de merveille dans la tambouille socialiste. Les rillettes du Mans ne se sont toujours pas transmuées en foie gras du Gers. La synthèse acquise au dernier congrès socialiste n'a pas été systématiquement admise à la base. Exemple dans la fédération gersoise, 1 000 adhérents. Son premier secrétaire fédéral, Gérard Malhomme, l'admet à demi-mots : «Une campagne interne suscite toujours des passions entre militants. Ne soyons pas naïfs : il faudra encore du temps pour que la raison l'emporte partout.»
Cette raison manque parfois à Gérard Malhomme lui-même. Ancien partisan d'Henri Emmanuelli devenu supporteur de Lionel Jospin, ce néo-hollandais a hérité de la rigidité de ses deux premiers mentors. Au premier conseil fédéral, après Le Mans, il s'est contenté de faire la lecture du nouvel appareil fédéral : des noms associés à des fonctions. Aucune surprise : tous sont connus pour avoir fait campagne en faveur de la motion 1, celle de François Hollande. Les amis de Laurent Fabius (motion 2), représentés par le député et président du conseil général, Philippe Martin, ont refusé de participer au nouvel exécutif. Comme ceux de la motion 5 (Nouveau Parti socialiste), emmenés par la députée européenne Françoise Castaix. Alors qu'à Paris tout le monde cohabite, à Auch, le pouvoir ne se partage pas.
Inacceptable. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, se défend Gérard Malhomme. Arithmétiquement, il y était d'ailleurs contraint. Après le vote des militants, la motion 1 n'a