Menu
Libération
Interview

«Pour une solution d'apaisement»

Article réservé aux abonnés
publié le 30 décembre 2005 à 5h10

Après la polémique sur la loi insistant sur le «rôle positif» de la colonisation, l'avocat Arno Klarsfeld a été chargé par Nicolas Sarkozy, en tant que président de l'UMP, d'une mission sur «la loi, l'Histoire et le devoir de mémoire». Entretien.

Est-ce votre proximité avec l'UMP ou avec Nicolas Sarkozy qui vous a fait accepter cette mission ?

Non, c'est tout simplement parce que c'est une mission intéressante, sur un sujet sur lequel je pense avoir des choses à apporter. Je ne suis pas membre de l'UMP. Quant à Nicolas Sarkozy, j'ai déjà dit que je trouve injuste et scandaleux de le comparer à Jean-Marie Le Pen.

Mais pourquoi, selon vous, Nicolas Sarkozy vous a-t-il choisi ?

Il a dû lire une phrase de l'historien Henri Rousso, écrite dans Libération lors du procès Touvier, qui disait de moi que j'étais «l'avocat de la vérité».

C'est pourtant l'UMP qui est responsable de l'article prescrivant «l'enseignement positif de la colonisation» et qui a refusé de l'abroger, comme le souhaitait le PS...

Je ne suis pas d'accord pour abroger l'article 4 de la loi du 23 février 2005. La solution doit s'inspirer du discours lucide et courageux de Jacques Chirac au Vel d'Hiv' en 1995 qui a reconnu les fautes de l'Etat français, mais aussi rappelé l'attitude courageuse de la population française. Pour la colonisation, il faut en rappeler les méfaits, la torture, les massacres, les injustices, mais aussi les aspects positifs. Une solution par amendement peut vite se dégager.

C'est le but fixé à Jean