Chaque année, à l'époque des voeux, Jacques Chirac a une idée. Il y eut ainsi la réforme de la taxe professionnelle, et la réforme de l'Etat. Il y eut aussi la TVA à taux réduit pour les restaurateurs, et les pôles de compétitivité. Certaines idées ont fait leur chemin. D'autres sont restées sur l'établi.
Samedi soir, lors de ses voeux aux Français, le président de la République a levé un coin de voile sur le millésime 2006. «Nous allons, a-t-il annoncé, ouvrir le chantier de la réforme du financement de la protection sociale.» Avec un objectif : favoriser «les entreprises qui emploient en France», alors qu'aujourd'hui «plus une entreprise licencie, plus elle délocalise, et moins elle paie de charges». Il faudra sans doute attendre demain et les voeux à la presse, voire jeudi lors des voeux aux «forces vives de la nation» pour en savoir davantage sur ce projet élyséen. A moins que le chef de l'Etat ne profite de la très protocolaire cérémonie des voeux du gouvernement, que doit lui présenter ce matin Dominique de Villepin, pour lever un coin du voile sur son dada.
Modulation. Quoi qu'il en soit, le mécanisme est simple et connu : techniquement, cela s'appelle la TVA sociale. Les Danois en ont été les précurseurs. «Il s'agit de financer la solidarité autrement que par une contribution pesant sur la production», résume Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat, qui fut ministre de l'Economie dans le gouvernement d'Alain Juppé et est depuis 1993 un des grands