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Libération

Villepin « dans la peau d'un président »

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Selon les sondeurs, il bénéficie de la fragilité de Chirac.
publié le 4 janvier 2006 à 19h58

L'un s'enfonce, l'autre monte. Chirac stagne au tréfonds des courbes de popularité, tandis que son Premier ministre continue sa progression. Contrairement aux trois années de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, où le chef de l'Etat évoluait en phase avec son chef de gouvernement, le duo exécutif Chirac-Villepin s'est disjoint.

«Ce qui est exceptionnel, c'est surtout que le Président soit aussi bas, constate François Miquet-Marty, directeur des études politiques de LH2. Les Français ne croient plus en sa capacité à être fidèle à ses engagements, et ils s'interrogent sur son âge.» Du coup, poursuit le sondeur, «la relative bonne tenue de Villepin ne suffit pas à l'entraîner vers le haut». Jérôme Sainte-Marie, de l'institut de sondages BVA, partage le constat d'«une situation institutionnelle totalement originale. Depuis l'échec du référendum du 29 mai, Jacques Chirac apparaît comme complètement démonétisé dans l'opinion. Villepin occupe donc une partie de son espace présidentiel».

Alors que Raffarin s'était immédiatement inscrit dans le rôle d'un superdirecteur de cabinet, l'arrivée de Villepin face à un Chirac «en fin de parcours» place le nouveau chef de gouvernement dans une donne nouvelle : «Il sait qu'il est le dernier Premier ministre du quinquennat, et cela lui donne de fait plus d'autonomie», complète Brice Teinturier, de la Sofres. Selon lui, la personnalité propre de Villepin a accentué cette autonomisation : «D'emblée, il se met dans la peau d'un successeur possible, alo