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Libération

Chirac promet un siècle de nucléaire

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Il souhaite la création d'une institution indépendante et non révocable.
publié le 6 janvier 2006 à 20h00

Une autorité de sûreté indépendante du pouvoir politique, une loi sur la gestion des déchets radioactifs, un cap confirmé à long terme pour les centrales. Le programme chiraquien pour le nucléaire décliné hier lors des voeux aux «forces vives» dépasse les calculs politiciens... mais n'a rien de spécifiquement chiraquien. Il rejoint le consensus des partis de gouvernement ­ droite et gauche mêlées, à l'exception des Verts. Et vise surtout à obtenir un même accord des citoyens pour garantir la poursuite du nucléaire. Un soutien dont les responsables politiques craignent qu'il fasse défaut. Le débat public en cours sur la gestion des déchets radioactifs montre l'important déficit d'informations et le fossé qui s'est creusé entre des responsables politiques habitués à faire confiance aux ingénieurs et des électeurs plus dubitatifs.

Aujourd'hui, en effet, l'Autorité de sûreté nucléaire existe (ASN), mais ne mérite pas son nom (1). Placée sous la tutelle des ministres de l'Industrie, de la Santé et de l'Ecologie, elle assure «le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour protéger les travailleurs, les patients, le public et l'environnement des risques liés à l'utilisation du nucléaire. Elle contribue à l'information des citoyens.» La confiance de ces derniers serait-elle plus forte si ces fonctions étaient exercées par une institution nommée, indépendante et non révocable ? C'est l'opinion de Jacques Chirac. Mais ce choix semble exiger le transfert à cette instan