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Libération

SNCF : Chirac roule en plein délire

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Il a annoncé la fin des diesels d'ici à vingt ans. Une promesse irréalisable.
publié le 6 janvier 2006 à 20h00

«On est un peu sur le cul.» A la SNCF, les premières réactions au discours de Jacques Chirac, hier, variaient de l'incrédulité à l'hilarité. En donnant à l'entreprise (ainsi qu'à la RATP) l'objectif de ne plus utiliser «une seule goutte de pétrole» d'ici à vingt ans, le Président a réussi un bel effet de surprise. Au point que la SNCF s'est même demandé un temps si le Président ne parlait pas de la... flotte de voitures de l'entreprise. En bon élève, la SNCF a tout de même réagi en assurant qu'elle favorisait, pour son parc de locomotives, le «tout-électrique». Sans pouvoir s'engager au-delà. De fait, l'entreprise possède aujourd'hui 2 500 locomotives diesels (sur un parc de 5 820) et a consommé en 2005 quelque 267 millions de litres de gazole pour un coût de 150 millions d'euros. La dernière commande de l'activité fret porte sur 500 locomotives thermiques, livrables entre 2007 et 2014. Sur les 1 000 dernières locomotives commandées par le fret, 300 sont électriques. Et pour cause : la moitié seulement du réseau national est électrifiée.

Le coût d'électrification d'une double voie est considérable, il comprend notamment les dépenses de mise au gabarit des ponts. Pour certains trafics (produits dangereux), l'usage de la traction électrique est exclue pour raisons de sécurité. Le tout-électrique étant donc impossible, le seul moyen de zapper le pétrole serait donc de remplacer le diesel par les biocarburants. Ce qui n'est pas simple non plus, même si la SNCF explore cette piste