Largement empruntés à la gauche, les voeux de Jacques Chirac pour 2006 exaspèrent les sarkozystes. Le député des Deux-Sèvres, Dominique Paillé, se dit «assez inquiet de ces effets d'annonces destructeurs». Outre la «réécriture» de l'article de loi sur «le rôle positif» de la colonisation, la démocratisation de l'accès aux grandes écoles ou l'hommage à Mitterrand que constitue l'inscription dans la Constitution de l'abolition de la peine de mort, plusieurs élus UMP digèrent mal la proposition d'élargir l'assiette des cotisations des entreprises à l'ensemble de la valeur ajoutée pour financer la protection sociale, vieille revendication de la CGT. L'ancien ministre et député des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, fidèle de Sarkozy, ne cache pas ses réserves.
A l'occasion de ses voeux, Jacques Chirac a repris plusieurs propositions de gauche, qu'en pensez-vous ?
Rien d'étonnant à ça, Jacques Chirac n'a jamais déclaré qu'il était de droite ! Il a toujours récupéré les idées du jour, il est plastique. Il était libéral en 1986 pour les élections législatives, puis a fait du travaillisme à la française. Il était contre l'adhésion de l'Espagne à l'Europe à cause des fruits et légumes et est aujourd'hui favorable à l'entrée de la Turquie. Il a été recordman du cumul des mandats et il est à présent contre pour les autres. Il a fait 14 % de logements sociaux à Paris et maintenant il en demande 20 % ! Il y a quelques semaines, il nous avait déjà surpris avec la taxe sur les billets d'avion, un succédané de la taxe Tobin défendue par Attac. Ce qui me gêne, ce n'est pas la reprise d'idées de