L'élection présidentielle de 2007 commence à préoccuper l'armée française. Lors de la cérémonie des voeux des armées, hier à l'Elysée, le chef d'état-major, Henri Bentégeat, s'en est ainsi pris «aux convoitises incessantes suscitées par les crédits militaires dont l'évidence ne s'impose à certains que lorsqu'il est trop tard». Le chef d'état-major, qui quittera son poste sans doute fin 2006, a appelé à la «poursuite d'un effort budgétaire conséquent», alors que les armées souffrent «d'insuffisances et de faiblesses».
Même s'il était prononcé devant Jacques Chirac, le discours du général Bentégeat s'adressait moins à l'hôte de l'Elysée qu'à ses possibles successeurs. «De droite comme de gauche», assure un officier de l'état-major. Autant qu'un retour de la gauche au pouvoir, c'est Nicolas Sarkozy qui inquiète les états-majors. Le président de l'UMP n'a en effet jamais manifesté beaucoup d'intérêt pour la chose militaire et les généraux le soupçonnent de vouloir tailler sévèrement dans le budget de la défense. Dans sa réponse, le chef de l'Etat s'est contenté d'affirmer que le niveau des crédits militaires était «adapté à la situation de notre pays» et qu'il serait «irresponsable de l'affaiblir».
Si l'échéance de 2007 s'est invitée à la cérémonie des voeux, un absent était dans tous les esprits. Mis en examen pour complicité d'homicide volontaire dans l'affaire de la mort de l'Ivoirien Firmin Mahé, le général Henri Poncet avait bien entendu été soigneusement tenu à l'écart des f