Bayrou libre. La gauche, la droite et même le centre : tout cela est dépassé pour lui. En ce début d'année, le président de l'UDF revisite Charles Maurras et ne jure que par le «pays réel», dont il veut être le porte-voix face au «pays officiel». Son ton, hier, lors de ses voeux au siège de son parti, était celui d'un opposant radical, fustigeant «le temps monarchique, le temps oligarchique», que connaît la France.
«Bulle». Rien de la politique menée par le duo Chirac-Villepin ne trouve grâce à ses yeux. A l'entendre, «la situation du pays, c'est le grand écart traditionnel entre l'optimisme officiel et le pessimisme des Français». Son réquisitoire contre les actuels «dirigeants maintenus à l'abri dans une bulle» vise tout d'abord Villepin, un concurrent potentiel en 2007, et son chantier prioritaire de l'emploi. «La communication gouvernementale claironne les chiffres du chômage. Croyez-vous que les Français ignorent que le RMI explose en même temps qu'on annonce une baisse du chômage officiel ?» interroge Bayrou. Et de citer en guise de condamnation une étude qui, selon lui, indique que «le contrat nouvelles embauches [créé par Villepin] n'a conduit à aucune création nette d'emplois dans le dernier trimestre».
Persuadé que ses analyses sonnent juste aux oreilles des Français, le patron de l'UDF se propose ni plus ni moins «d'ouvrir une époque nouvelle» où prospérera enfin sa petite entreprise centriste. Mais il lui faut d'abord «s'émanciper de ceux qui sont les défenseurs de