Rebondissement spectaculaire, hier, de la crise du CNRS. Lors de ses voeux à la presse, le ministre de la Recherche, François Goulard, a confirmé l'information révélée par Libération : Bernard Larrouturou, le directeur général, a bien été limogé. Son successeur, «qui aura une identité de vue avec la nouvelle présidente [la physicienne Catherine Bréchignac, intronisée hier en Conseil des ministres]» sera «nommé prochainement», a précisé le ministre. Une nomination qui, selon nos informations, interviendra dès la semaine prochaine.
Aussitôt, l'ensemble du comité de direction a décidé d'envoyer une missive d'une rare violence au président de la République. Dans cette lettre rendue publique, il considère que «cette éviction annoncée est de fait un limogeage de l'ensemble des membres de l'équipe de direction nommés par le directeur général». Ils s'indignent auprès de Jacques Chirac de «l'interruption brutale annoncée du mandat du directeur général» et l'analysent «comme une remise en cause de la réforme déjà fortement engagée», une réforme «votée par le conseil d'administration et soutenue par le ministère de tutelle».
Les scientifiques qui entourent Bernard Larrouturou ovationné par le personnel du siège du CNRS se gardent d'expliquer publiquement ce geste sans précédent, véritable défi au pouvoir politique. Ils veulent ainsi exprimer leur colère devant les incohérences gouvernementales. François Goulard justifie l'éviction par «l'incapacité à travailler ensemble» de Bernard L