Aux côtés des administrations et de la Sécurité sociale, les collectivités locales sont accusées par Dominique de Villepin de faire gonfler les déficits publics. Les communes, départements et régions, que le Premier ministre juge trop dépensiers, ne sont pourtant responsables que d'une petite partie du déficit à hauteur de 0,1 point de PIB. Mais il est vrai que, pour la première fois depuis 1995, les collectivités locales ont enregistré en 2004 un déficit de 1,9 milliard d'euros qui, selon les spécialistes des finances locales, devrait continuer à se creuser dans les prochaines années. Et comme Villepin se refuse à voir déraper les impôts locaux (+ 3,1 % en 2005), il a demandé hier aux collectivités de freiner leurs dépenses, tout en leur annonçant que les dotations de l'Etat cesseraient de croître dans les prochaines années.
«Etouffement». Autant dire que les élus locaux n'ont pas apprécié la leçon. Depuis la loi Raffarin du 13 août 2004, les collectivités ont en effet hérité de nouvelles compétences de l'Etat (RMI et routes nationales aux départements, formation professionnelle aux régions), sans que celui-ci ne transfère les financements correspondants. Des économies de bouts de chandelle pour l'Etat, mais pas pour les collectivités qui seraient aujourd'hui menacées d'«étouffement», selon les mots de Claudy Lebreton, président PS des élus des départements.
Réaction. Visiblement peu convaincu par la grand-messe qui s'est tenue à Bercy (lire ci-contre), il a prévenu que l'o