Trois mots, une ligne, parfois une page entière. Le Parti socialiste avait mis un livre d'or à disposition des milliers de visiteurs qui ont fréquenté son siège parisien, rue de Solférino, le 8 janvier, à l'occasion de la commémoration du dixième anniversaire de la mort de François Mitterrand. Les messages qui y sont couchés ressemblent à un étrange cocktail d'espoir et de crainte de la gauche pour la présidentielle de 2007. Si la «Tontonmania» posthume devient au fil des pages vite lassante, ces centaines d'anonymes, adhérents du PS ou simples sympathisants, livrent en revanche un aperçu saisissant de l'état d'esprit d'un «peuple de gauche» orphelin et un rien désorienté en ce début d'année 2006. Ainsi l'hommage à l'ancien peut-il se confondre en «hommage d'un jeune qui cherche la gauche». Et le candidat qui la représentera dans deux ans.
Impressions. «François Mitterrand, 1981-1995. Maintenant, nous attendons la suite. 2007... Ne nous décevez pas», écrit un visiteur. L'espoir, donc. Mais aussi l'inquiétude. «Hier, ici, François Mitterrand. Demain ?» écrit un autre. Lui se contente d'un point d'interrogation face à la longue liste des candidats à la candidature, de Fabius à Strauss-Kahn en passant par Royal, Lang, et peut-être Hollande (lire ci-dessous). D'autres prennent moins de précautions et rangent l'espoir pour ne retenir que leur nostalgie. Voire afficher leur pessimisme : «Merci Mitterrand pour nous avoir fait gagner deux fois. Après toi, cela ne se répétera pas.» C'