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Libération

Crème à la mandarine impériale contre clémentines bio

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publié le 18 janvier 2006 à 20h05

C¹est à ce genre de détail que l¹on reconnaît le Sénat : les six serveurs s¹approchent de la table et déposent en même temps, devant chaque convive, le foie gras de canard landais accompagné de son chutney de pomme et de poire.

A l¹heure où les Verts attendent leur buffet bio, les convives de Christian Poncelet, président du Sénat, peuvent donc se délecter des meilleurs mets. Et écouter leur hôte, âgé de 77 ans, faire appel aux grands esprits de sa jeunesse (Schuman, Gasperi, SpaakŠ) et évoquer son passé de «jeune militant en culottes courtes» pour regretter le rejet de la Constitution européenne. «Je suis toujours en attente du fameux plan B», lance le sénateur des Vosges. Avant que les journalistes entament le filet de b¦uf rôti aux échalotes confites, «Pompon» en fait des tonnes pour défendre la Haute Assemblée, de plus en plus critiquée pour ses fastes et son conservatisme légendaire. D¹où cette mise en garde menaçante signée Poncelet : «Le Sénat, c¹est l¹enracinement local. Il n¹y a pas de sénateurs parachutés, mais des députés, oui [Š]. Ne touchez pas au Sénat. Politiquement, il peut être pour vous mortel !»

Puis, une fois son discours achevé, le maître de maison passe de table en table, se lançant dans une improbable imitation du général de Gaulle sur l¹élargissement de l¹Europe («l¹Angleterre, oui, mais toute nue !»), convoquant tour à tour les mânes de Guy Mollet et du chancelier allemand Bismarck, sans que l¹on comprenne toujours bien pourquoiŠ Bref, des v¦ux parleme