Même pas peur. C'est, en substance, la réponse de Gilles de Robien, ministre de l¹Education nationale, interrogé sur le caractère potentiellement explosif de sa réforme.
Pourquoi une telle boulimie de réformes ?
Cela vous intrigue ? J'en suis étonné. Je ne suis pas là pour perdre mon temps ni pour faire perdre son temps à l¹Education nationale. Pourquoi attendre ? Commander un rapport ? Puis un rapport sur le rapport ? Pour moi, la politique, c'est réaliser des choses, et je l'ai prouvé dans ma ville d'Amiens ou au ministère des Transports les radars, le permis probatoire. Ça peut paraître boy-scout mais je suis comme ça : je veux être utile. Un ministre est un serviteur.
A multiplier les annonces, ne risquez-vous pas d'être illisible ?
Tout ce que j'annonce s¹agence autour d'une même colonne vertébrale : la réussite scolaire, l'égalité des chances. Or, sur maints sujets, il existe des réponses convergentes, consensuelles ; des constats faits parfois depuis des années. Pourquoi ne pas agir ?
Par exemple pour ne pas prendre le risque de déclencher une opposition trop forte ?
De fait, certains me disent «attention». Il y a beaucoup de postures, à l'Education nationale. L'administration comme les syndicats portent une histoire, des habitudes... Moi je pense qu¹il serait bon qu'on se parle plus directement.
Cela vous paraît possible ?
Je suis arrivé dans ce ministère sans être spécialiste, et c'est peut-être un atout. Je n'ai pas d'idées préconçues. Je ne suis contre personne. Alors, quand on me propose des réponses qui me semblent être de bon sens, j'agis. Vous savez, il m'indiffère de laisser mon nom à une grande loi sur l'éducation.
Vos prédécesseurs ont souvent reculé face à des mesures qui leur étaient, déjà, présentées comme évidentes. Pourquoi ?
Demandez-le leur !
Mais encore ?
Disons que je n'ai pas peur du passage à l'a