La peur de choisir. En ce début d'année de tous les dangers, une grande majorité de députés UMP est victime d'une maladie bien connue qui se déclenche à quelques mois de l'échéance électorale : la tétanie présidentielle. Selon le bon docteur Bernard Accoyer, président du groupe, 90 % des effectifs en seraient atteints, refusant de se prononcer dès maintenant en faveur de Nicolas Sarkozy ou de Dominique de Villepin.
L'origine de la maladie est parfaitement identifiée : «C'est la crainte de ne pas être réélu le moment venu», résume Marc Laffineur (Maine-et-Loire). Depuis 2002 et l'inversion du calendrier électoral, les législatives suivent la présidentielle. Le candidat-président sert donc de locomotive aux 577 candidats-députés. Pour ceux-là, il s'agit de choisir, au bon moment, le bon cheval-vapeur. Pour être certain de ne pas se tromper, «il est urgent d'attendre», comme le reconnaît le député des Yvelines Jacques Myard. C'est que, comme son collègue des Alpes-Maritimes Jean Leonetti le précise : «Personne ne veut revivre ce qui s'est passé en 1995.» A savoir, un duel fratricide au sein du groupe RPR entre chiraquiens et balladuriens. D'autant qu'à l'époque une large majorité avait imprudemment basculé trop tôt du côté du futur perdant...
Lignes. Le néosarkozyste Eric Woerth (Oise) en convient, mais note que «beaucoup suivent Nicolas sans le dire encore». A l'inverse, le villepiniste Hervé Mariton (Drôme) prétend que les lignes bougent «doucement» en faveur de son champion :