Jarnac, envoyé spécial.
Nanard chez Tonton. Dix ans et dix jours après la mort de François Mitterrand, une petite délégation de radicaux de gauche s'est rendue hier sur la tombe de l'ancien président de la République à Jarnac (Charente). Parmi eux : Bernard Tapie, ancien ministre de la Ville (1992-1993). L'idée du pèlerinage a germé tout récemment dans l'esprit du président du PRG, Jean-Michel Baylet. Partant de l'idée que «Mitterrand appartient à la France, à la gauche, donc aux radicaux», il a convié vite fait les anciens ministres qui ont servi sous l'homme du 10 mai. Dont Emile Zuccarelli, qui a décliné, Roger-Gérard Schwartzenberg, qui a accepté. Et, surtout, Bernard Tapie. «S'il n'avait pas dit oui, nous ne serions pas venus», confie un dirigeant radical. Car c'est sur l'ex-président de l'OM que Baylet compte évidemment pour faire prospérer sa petite boutique.
«Fusée Tapie». Au moment où s'entament les négociations électorales avec les autres formations de gauche, il ne cesse de rappeler que Tapie est «le meilleur candidat à la présidentielle». «Nanard, c'est notre argument à faire valoir, c'est notre dissuasion nucléaire», renchérit un autre radical. Celui qui peut potentiellement faire perdre la gauche si les radicaux n'obtiennent pas ce qu'ils veulent : des députés et des ministères. Un peu comme la «fusée Tapie» que Rocard avait accusé Mitterrand d'avoir lancée pour le dégommer aux européennes de 1994...
Manque de pot, le désormais comédien Tapie n'a pas vraiment joué