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Libération

La «gestation pour autrui» en quête de légitimation

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En France, 300 à 400 familles par an auraient recours au prêt de ventre.
publié le 19 janvier 2006 à 20h06

Il y a tout un vocabulaire. On ne dit pas «mère porteuse», mais «gestatrice». Les «parents d'intention» font appel à une femme qui accomplira la «gestation pour autrui». On parle aussi de «père ou mère commanditaire», ceux que ces phénomènes effraient dénoncent des «enfants de convenance». Les progrès médicaux n'ont pas seulement chamboulé le champ lexical. La question de la gestation pour autrui (GPA) se trouve, selon la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, au carrefour de trois bouleversements : l'apparition des familles recomposées, le développement de la procréation médicalement assistée et l'existence de l'homoparentalité. Avec d'autres spécialistes, elle a été invitée par la mission d'information sur la famille (lire ci-dessous) à répondre à une question qu'«il est probablement temps de se poser», selon Claude Sureau de l'Académie de médecine : faut-il légaliser la gestation pour autrui ?

Chaque année, 300 à 400 familles françaises ont recours à une gestation pour autrui, selon l'association Maia. Une pratique interdite par la loi en 1994. Déjà, en 1991, la Cour de cassation avait condamné un «détournement de l'institution de l'adoption» : une femme, inséminée avec le sperme du mari, avait accepté d'accoucher sous X, le père biologique avait reconnu l'enfant et son épouse l'avait ensuite adopté.

Tourisme procréatif. Aujourd'hui, les couples s'expatrient vers des pays où la législation autorise les mères porteuses, comme la Grande-Bretagne, Israël