Berlin, de notre correspondante.
Dominique de Villepin se cramponne au couple franco-allemand. Dans une Europe à «l'horizon troublé», Paris et Berlin doivent être «au coeur d'une véritable Europe des projets», a lancé hier le Premier ministre, invité à prononcer un discours à l'université Humboldt de Berlin sur les perspectives de l'Europe. Affichant sa volonté de renouer avec le «pragmatisme» des fondateurs de l'Union, il s'est gardé de tout commentaire sur l'avenir de la Constitution européenne, estimant simplement que les Vingt-Cinq devaient pousser leur réflexion le plus loin possible en respectant les «aspirations» des peuples.
Après le non français au référendum, il a vanté les vertus de l'«insatisfaction créatrice». «La France n'a pas dit non à l'Europe, a-t-il assuré. Elle a dit non à une Europe dont elle ne comprenait plus la vocation et où elle ne savait plus imaginer ni son rôle ni sa place.» Villepin a par ailleurs assuré «comprendre Angela Merkel, qui ne souhaite pas renoncer à un traité que le Bundestag et le Bundesrat ont ratifié». Il a souligné les exigences sociales des Français, attachés à leur service public et partisans d'un «modèle économique équilibré». Ces explications visent à rassurer les Allemands sur les intentions de la France, au moment où de nombreux pays, notamment les Etats-Unis, ont exprimé le souhait de voir la chancelière Angela Merkel prendre les rênes d'une Europe en déshérence. «La France a tout à craindre d'une intensification des relatio